Bon congé de la Saint-Jean, la Fête nationale du Québec: oser la solidarité!

Peu importe nos allégeances politiques, nos convictions religieuses, nos origines, nos orientations sexuelles, le Québec demeure notre milieu de vie, notre première communauté.  La Saint-Jean, la Fête nationale du Québec est l’occasion de regarder et de faire ce qui est à notre portée :  s’adresser la parole, malgré la distanciation. Le télétravail, le confinement, nous ont refermés sur nous-mêmes. La Saint-Jean, la fête de la lumière à son apogée, c’est aller vers l’autre. Oser parler à nos voisins, oser mieux connaître ceux qui sont différents, qui viennent d’autres régions, d’autres pays.

Le contexte de la pandémie que nous vivons nous a permis de souligner la grande solidarité des Québécois. Nous avons traversé ensemble une période très spéciale : le décès de plus de 5000 personnes (surtout nos aînés), qui sont mortes trop souvent seules. Cette tragédie ne doit pas nous faire oublier que le Québec est un  lieu où il fait bon vivre. Au Québec, nous avons un filet social qui nous a soutenus au cours des derniers mois. Oui, les soins de santé sont imparfaits, mais nous avons tous accès à une offre de services gratuits incroyable.  Ils sont le fruit d’une volonté commune de prendre soin les uns des autres.  C’est un peu la même chose pour l’éducation.  C’est un choix collectif d’investir dans la formation de tous. Mais ne prenons pas pour acquis la place enviable que l’État joue dans notre économie plurielle pour soutenir les services collectifs, le secteur privé et l’économie sociale.

Que dire de l’économie sociale? Cette économie qui ne veut laisser tomber personne.  C’est justement le temps de découvrir, de mieux connaître nos services de proximité et nos produits locaux. Ce sont des ressources qui font tourner l’économie et qui établissent des liens entre nous. C’est un modèle qui favorise la stabilité économique, mais surtout le développement d’une société plus juste et plus inclusive.

Oui, il y a des tensions et de la discrimination chez nous aussi et il y a heureusement de la place pour exprimer notre point de vue. Pour vivre ensemble, la clé est sûrement de mieux se connaître.  Là-dessus, progressivement, nous pouvons sûrement faire mieux. Entamer le dialogue. C’est à notre portée. Enfin, relever le défi de sortir progressivement d’un dialogue de confiné. L’occasion de s’asseoir et  de parler un moment avec nos voisins et avec nos collègues. Oser tendre la perche à celles et ceux à qui on ne parle jamais ou pas assez.

Bref, j’espère que vous sentez mon amour sincère pour le Québec,  pour tous ceux qui ont contribué à le construire et pour l’économie sociale.  Mon amour n’est pas aveugle.   Il reste beaucoup de travail à faire.  Pensons à tout ce travail qui nous attend  pour inclure nos préoccupations environnementales, la lutte à la discrimination, la lutte aux inégalités dans nos gestes, nos décisions petites et grandes.

Aujourd’hui, ça pourrait être la fête du décloisonnement de nos esprits, de la sortie pour aborder l’autre, le voisin, les gens du quartier. Demain, nous nous retrousserons de nouveau les manches.  À la Caisse, nous nous appuyons sur des valeurs humanistes solides.  Notre projet coopératif nous rappelle que la Caisse place la personne, sa dignité, son développement  et son épanouissement au cœur de son action. L’attention portée aux êtres vivants et à la construction de projets humains transformateurs est la pulsion première de notre passion des êtres.

Nous contribuons à rendre notre société plus belle.  Nos enfants pourront poursuivre notre œuvre.

Bonne et joyeuse Saint-Jean! Marc Picard, directeur général, Caisse d’économie solidaire

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