Article paru dans le magazine Le Soleil Affaires du 18 septembre 2024. Pour lire le dossier complet
Créatifs, passionnés, jamais à court d’idées, les artistes font vivre la culture. Leurs œuvres nous font rêver, suscitent la réflexion, nous amusent, nous émerveillent. Cependant, nous oublions trop souvent que, au-delà du divertissement, la culture représente une importante industrie qui non seulement fournit un gagne-pain à nombre de travailleuses et de travailleurs, mais qui a aussi d’indéniables retombées économiques majeures.
De plus, autant en raison de leur mission que de leur nature, plusieurs organisations culturelles sont constituées en entreprises d’économie sociale et jouent un rôle prépondérant au sein de leur communauté et de leur environnement. Pour naître, grandir et poursuivre leur essor, ces organisations peuvent compter sur une alliée qui a fait ses preuves depuis 53 ans : la Caisse d’économie solidaire Desjardins.
Dans les pages qui suivent, nous vous invitons à faire connaissance avec quelques-uns des fleurons culturels québécois qui bénéficient du soutien de la Caisse. Mais laissons tout d’abord la parole à Martin-Pierre Nombré, qui dirige le service de développement stratégique et a bien voulu nous renseigner sur cette institution unique en son genre.
Monsieur Nombré, en quelques mots et en quelques chiffres, faites-nous un bref portrait de la Caisse d’économie solidaire Desjardins.
La Caisse a ceci de particulier qu’elle est la seule coopérative financière québécoise qui est spécialisée en financement de coopératives et d’OBNL et qui est reconnue par le Mouvement Desjardins. Nous rassemblons près de 22 000 membres, dont 4 000 entreprises, et employons 116 personnes.
Comment décririez-vous votre relation d’affaires avec le secteur culturel ? De quoi sont faits les liens que vous tissez ensemble ?
Je dirais que nos relations d’affaires ont un petit supplément d’âme ! Nous sommes fiers de compter parmi nos membres 549 associations, coopératives et entreprises privées du secteur culturel, dont 200 dans la région de la Capitale-Nationale. Au besoin, nous appuyons financièrement ces 549 représentants de la culture, du patrimoine et du matrimoine, dont la plupart sont réunis en conseils régionaux de la culture, en associations de grands diffuseurs, en regroupements de centres d’artistes autogérés, de maisons de théâtre ou d’institutions muséales. Au cours de l’année 2023, par exemple, nous avons prêté plus de 74 millions de dollars à des entrepreneurs culturels du Québec.
Pourquoi la Caisse investit-elle dans la culture?
Nous avons la conviction que l’économie doit être au service de l’humain, et non le contraire. Par conséquent, nous faisons converger nos efforts vers le bien commun de la société québécoise. Or, à nos yeux, la culture constitue une partie intégrante et vitale du bien commun. Il faut reconnaître que l’action culturelle nous incite souvent, collectivement, à poser un regard précurseur sur la transformation sociale. De plus, la liberté de création et de parole des artistes, entre autres membres de la société, constitue un des fondements de notre démocratie. C’est la raison pour laquelle depuis plus de dix ans à la Caisse, nous avons choisi de reconnaître la culture comme le quatrième pilier de notre politique de développement durable.
De quelle façon la Caisse aide-t-elle les entreprises culturelles ?
D’entrée de jeu, je rappellerai, avec fierté, que nous avons soutenu le Cirque du Soleil et ses saltimbanques dès leurs débuts, alors que personne ne pouvait imaginer le succès phénoménal qu’ils auraient ! Et le Cirque du Soleil a maintenant 40 ans ! Nous nous sommes lancés dans cette aventure parce que nous avons l’expertise nécessaire pour évaluer tout ce qu’une entreprise culturelle peut apporter dans la communauté. Nous allons bien plus loin que les simples résultats financiers. Nous analysons l’ancrage de l’entreprise dans son milieu, sa gouvernance, son potentiel, son impact virtuel, etc.
Au fil des ans, nous avons soutenu financièrement de nombreuses organisations. Nous accompagnons aussi nos membres pour leur permettre d’accéder à d’autres types de fonds du Mouvement Desjardins. Nous nous faisons un point d’honneur d’être vraiment à l’écoute de leurs besoins et disponibles pour les aider.
Je dois préciser que le volet financement n’est qu’une partie de notre engagement. Nous avons aussi mis sur pied d’autres projets pour favoriser l’essor de la culture. À Québec, je pense notamment aux billets du cœur…
Parlez-moi plus longuement de ces billets du cœur, si vous le voulez bien.
Avec plaisir ! Je dois d’abord souligner qu’un des objectifs de ce projet était de stimuler l’achalandage chez les diffuseurs culturels après la pandémie. Cette initiative qui au final se sera déployée sur cinq ans, soit jusqu’en 2026, a été élaborée avec la Caisse d’économie solidaire et la Caisse Desjardins de Québec. Elle se traduit par une contribution financière à sept théâtres de la capitale. Ces sept théâtres s’engagent à leur tour à signer des ententes avec des organismes partenaires pour ainsi permettre à des milliers de personnes d’avoir accès à la culture. Par exemple, le théâtre Le Diamant a donné 358 billets à des familles, des étudiants, des immigrants et des personnes ayant un faible revenu ou souffrant d’un handicap. Au Théâtre Petit Champlain, les billets ont été distribués à des organismes œuvrant à la prévention du suicide ou intervenant auprès des femmes victimes de violence, des autochtones en difficulté, des familles monoparentales et des gens issus de la diversité. De plus, l’aide octroyée a aussi servi à mettre sur pied des activités de médiation culturelle visant à permettre aux artistes et au public de se rencontrer.
J’aimerais que vous me décriviez d’autres initiatives de la Caisse…
Nous venons d’entamer avec la Société des musées du Québec un partenariat visant à reconnaître les initiatives et les pratiques innovantes en matière de développement durable dans les musées québécois.
À travers nos programmes de dons, de commandites et de partenariats, nous contribuons aussi à l’essor du milieu culturel. Au financement de de nouvelles infrastructures, s’ajoutent le soutien de la mise sur pied d’événements spéciaux ou encore l’élaboration d’outils particuliers, par exemple.
Bref, nous voulons appuyer la création, stimuler la fréquentation des espaces culturels et soutenir le développement durable au sein des institutions culturelles. Comme vous pouvez le constater, nos actions de financement sont bien épaulées.
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