L’institution financière est prin­cipalement au service de l’éco­nomie sociale. Elle détient une expertise spécialisée qui est mise à la disposition des coopératives. Elle veut fortifier la coopération qui est une manière de plus en plus appropriée d’entreprendre, un outil puissant au service des communautés. Elle permet de reprendre possession de biens collectifs délaissés par l’économie privée ou publique.

La Caisse d’économie solidaire Desjardins est fière de présenter des coopératives qui démontrent que le modèle coopératif n’est pas lié à un seul domaine ou à une seule région.

• Coop de solidarité du Cap Jaseux : où la nature est une aventure

« Peu de gens savent que nous sommes une coopérative, un organisme sans but lucratif », commence Rébecca Tremblay. La directrice générale du Parc Aventures Cap Jaseux décrit avec enthousiasme son entreprise. Spécialement connu pour ses hébergements insolites, maisons autour des arbres, dômes lumineux, sphères suspendues dans les branches, le Cap Jaseux offre également des habitations plus conventionnelles.

« Le site a particulièrement rayonné grâce à ses parcours aériens de différents niveaux. En 2002, nous étions le premier au Québec», poursuit Rébecca Tremblay. Le kayak de mer, la via ferrata, mais aussi les excursions maritimes ou encore les massages ont enrichi les activités qui permettent de découvrir le fjord du Saguenay sous un jour nouveau.

« La coopérative est née natu­rellement du besoin de financement au moment des coupures gouvernementales au début des années 2000. La municipalité n’avait pas les moyens de continuer l’exploitation et le développement du site », explique la directrice générale. Aujourd’hui composée de citoyens utilisateurs, de partenaires commerciaux et d’employés, la coopé­rative est, depuis sa création en 2001, un terreau fertile pour les innovations et les idées hors normes.

• Coop Edgar : une coopérative pour assurer la pérennité de l’entreprise

« L’entreprise existait depuis 15 ans lorsque son fondateur, Mathieu Foltz, a souhaité la céder à des employés pour profiter de sa retraite. La méthode classique n’ayant pas fonctionné, il a découvert la formule coopérative de travailleurs. C’est ainsi qu’est né la Coop Edgar en décembre 2021 », explique Pascal Brulotte, directeur général de la coop.

La Coop Edgar offre des services de traduction de document dans différents secteurs. Santé, juridique, finance, technique, environnement et bien d’autres domaines bénéficient de l’expertise en traduction principalement de l’anglais vers le français ou l’inverse. « Nous nous développons du côté des traductions vers l’espagnol », ajoute Pascal Brulotte.

Aujourd’hui, avec plus de 90 membres travailleurs, la Coop Edgar est un des plus grands cabinets de traduction dans le marché canadien. La formule s’est avérée idéale pour la croissance de ce cabinet de traduction. Elle dispose d’une expertise reconnue auprès des banques, des fédérations sportives internationales ou encore des PME et œuvre dans tout le Canada.

• Coopérative de solidarité L’Affluent : faire revivre le patrimoine local

Le mariage entre l’histoire, l’histoire locale en particulier, et les besoins de la communauté est à la base de la naissance de la Coopérative de solidarité L’Affluent. « L’idée de départ existait vaguement sur le papier, sans trop d’idées préconçues, mais je voulais que ça se passe ici, dans la communauté de Petite-Rivière-Saint-François », explique Guillaume Néron, l’un des mem­bres fondateurs de la coopérative.

La volonté de faire revivre le domaine historique à Liguori est la source du projet qui s’inscrit dans une perspective écotouristique, environnementale et avec les envies et l’implication de la communauté au centre. La forme coopérative n’était pas présente au moment de l’étude. Ce modèle s’est imposé naturellement pour une gouvernance plurielle.

Aujourd’hui, la valorisation du domaine à Liguori passe par l’exploitation d’une auberge de jeunesse, d’un café culturel, d’un camping et l’organisation d’activités écotouristiques. La Coopérative de solidarité L’Affluent compte 200 membres, des travailleurs, des producteurs et des soutiens qui adhèrent aux valeurs d’authenticité, de simplicité et de communauté sur lesquels se fonde la revitalisation du site historique à Liguori.

• Coopérative de solidarité Le Petit Abattoir : mettre l’épaule à la roue

« Le problème du manque d’abattoirs au Québec est connu depuis longtemps et ceux qui le vivent avec le plus de difficultés, ce sont les agriculteurs à petite échelle qui font les choses autrement avec des élevages plus marginaux au pâturage », explique Fernande Ouellet, cofondatrice de la coopérative de solidarité Le petit abattoir. Établie à Saint-Joachim-de-Shefford en Montérégie, elle a pour mission de palier l’offre déficiente en matière d’abattage au Québec.

« C’est une opportunité pour changer les choses », poursuit celle qui est aussi éleveuse de volaille au pâturage à Granby. Elle en appelle aux petits agriculteurs dans le développement d’un système alimentaire territorialisé.

La formule coopérative s’est imposée d’elle-même pour donner une voix à tous et assurer la pérennité de la solution qu’ils proposent. Il s’agit de l’adaptation de cinq conteneurs maritimes en une unité d’abattage répondant aux normes d’inspection HACCP de l’Agence canadienne d’inspection des aliments.

• Coopérative de solidarité Les Valoristes : quand la récupération contribue à l’inclusion sociale

« Le terme «  valoriste  » définit les personnes qui récupèrent sur une base régulière et principalement dans le domaine public des matières consignées, recyclables ou réutilisables pour des raisons économiques, sociales et/ou environnementales. Ils sont des milliers à Montréal et partout au Québec », explique Pierre Batellier, président du conseil d’administration de la coopérative de solidarité Les Valoristes.

Fondée il y a 10 ans, la coopérative Les Valoristes tient un dépôt permanent pour le retour de contenants consignés dans l’ancienne Gare routière grâce à différents partenaires. Au fil des années, elle a organisé des dizai­nes de dépôts mobiles (montés et démontés la journée-même) lors d’évènements, dans des parcs et en appui à des détaillants l’été. En venant soutenir les valoristes dans leur activité de récupération, elle contribue à soulager la pauvreté et favorise l’intégration sociale des valoristes tout en luttant contre la pollution urbaine.

« Le modèle d’organisation coopérative s’est imposé naturellement pour donner une voix aux valoristes et s’assurer d’offrir des services qui répondent à leurs besoins », conclut Pierre Batellier. En une décennie, on ne compte plus les réalisations positives de la coopérative Les Valoristes au cœur de la société montréalaise.

• Coopérative de solidarité du Mont-Saint-Pierre : le village qui développe sa montagne sur mer

Mont-Saint-Pierre en Gaspésie est connu mondialement des pilotes de deltaplanes ou de parapentes. « Les résidents voulaient redonner ses lettres de noblesse touristique au village. Le projet de station de montagne sur mer est d’abord le leur », lance Julie Coulombe.

« Notre grand projet est de nous positionner comme une desti­nation écotouristique, de faire arrêter les gens chez nous et de leur proposer des lieux d’accueil et de visite », poursuit la directrice générale de la Coopérative de solidarité du Mont-Saint-Pierre. Pour atteindre cet objectif, les membres ont identifié cinq axes de développement : la place du village, un centre de vol libre virtuel, le sommet du Mont-Saint-Pierre, la plage et ses artisans et l’offre de plein air.

Les 300 membres de la coopérative sont avant tout des résidents de Mont-Saint-Pierre, des natifs du bourg, des personnes de la région qui croient au projet de montagne sur mer et des amoureux de la destination. Mont-Saint-Pierre, magnifique amphithéâtre naturel avec son sommet unique est une destination incontournable.

• Coopérative Radish : des livraisons de repas plus éthiques

« Tous nos livreurs sont des employés permanents avec un salaire stable. » En quelques mots, Georges Kattar dévoile une des raisons qui l’a poussé, avec six collègues, à créer la Coopérative Radish. Elle met la technologie au service des besoins de la restauration. En premier lieu celui des livraisons de repas des meilleurs restaurants montréalais.

« En voyant les abus de certaines plates-formes de livraison, nous avons décidé de marier les compétences informatiques des plus jeunes avec les connaissances du milieu de la restauration des plus expérimentés », ajoute Georges Kattar. C’est ainsi qu’est née en 2020 la plate-forme qui est à la base de la Coopérative Radish.

La pandémie a très vite montré que la livraison de repas était un besoin essentiel pour le monde de la restauration. Le bouche-à-oreille a permis un développement rapide sur toute l’île de Montréal. « Le modèle coopératif s’est imposé rapidement, il est plus résilient à long terme, plus durable et moins gourmand en capitaux de départ », conclut monsieur Kattar. Aujourd’hui, Radish compte 60 membres, livreurs, restaurateurs ou adhérents libres et couvre l’ensemble de l’île de Montréal.

• Coopérative Tënk : des documentaires offerts avec amour

Si le cinéma documentaire revêt au Québec une importance historique et artistique bien particulière, il lui est devenu de plus en plus difficile de rayonner en dehors des festivals spécialisés. Le désengagement des télévisions traditionnelles a bouleversé tout l’écosystème des documentaires d’auteur.

L’ambition de Tënk est simple, faire découvrir ou redécouvrir des documentaires exceptionnels au grand public. Pour ce faire, elle s’appuie sur une plateforme innovatrice. « Nous fonctionnons un peu comme un libraire à l’ancienne. Nous effectuons un gros travail éditorial pour expliquer pourquoi il faut voir ces films. Nous diffusons moins de documentaires, mais mieux présentés et sélectionnés », ajoute Florence Lamothe, coordonnatrice générale de Tënk.

Une équipe de programmation propose chaque semaine cinq films, disponibles deux mois sur la plateforme. Ce travail est possible grâce aux membres travailleurs et aux membres de soutien de la coopérative (cinéastes, festivals, producteurs, distributeurs, organismes culturels). « Mais notre grande originalité est notre coopération avec Tënk France, la plateforme européenne, avec qui nous partageons les outils techniques tout en restant maîtres des contenus diffusés. Ainsi nous pouvons mieux valoriser les œuvres québécoises », conclut Florence Lamothe.