Vous avez sans doute lu ou entendu parler de la Coop VIVE. VIVE pour Vivre et Vieillir Ensemble. Ils sont six personnes âgés de 67 à 81 ans. En 2019, ce groupe d’ami.e.s, crée leur coop parce qu’ils ont choisi de vieillir dans le partage et l’entraide au quotidien. Ils habiteront une grande maison unifamiliale à Sutton – chacun sa chambre en plus des pièces communes – pour demeurer créatifs, actifs dans leur communauté, nourrir des relations authentiques, se doter d’espace pour accueillir leur famille et leurs amis et aller vers la vieillesse « en nourrissant ce qui ne meurt pas ». Ils ont acheté une maison au coût final (réparations et rénovations) de 635 000 $. Deux d’entre eux ont fait un prêt personnel à la coop et le reste est emprunté à la Caisse d’économie solidaire.
Ils sont en forme. Trois d’entre eux travaillent toujours quelques jours par mois. Une fois par semaine, ils discutent des enjeux pratiques et relationnels du moment. En développant leur intelligence collective, ils arrivent à des solutions qui les rallient tous.
Ces pionniers souhaitent des changements législatifs et administratifs qui tiendront compte de leur modèle coopératif, notamment en matière d’urbanisme, d’assurances et de financement. D’abord, faire accepter par la municipalité une coopérative, qui est une entreprise, dans un quartier destiné à des résidences unifamiliales. Ensuite, obtenir des conditions de financement (taux hypothécaire, états financiers, etc.) ainsi que des tarifs d’assurance qui correspondent à ceux d’une maison familiale plutôt qu’à un statut d’entreprise. Pour l’instant, leur modèle coopératif n’entre dans aucun programme d’aide gouvernementale nécessaire à rendre une coopérative pérenne.
Pour que notre modèle soit durable, les membres de la coopérative ne devraient pas devoir à s’engager personnellement dans le financement, comme c’est le cas d’une entreprise traditionnelle. Le loyer est de 920 dollars par mois, ce qui comprend tous les frais, incluant le fonds de prévoyance ainsi que le remboursement des hypothèques à la Caisse et aux membres prêteurs. La coop prend de la valeur. Elle est là pour rester sous son mode coopératif. Ce sera un héritage communautaire, explique Martine Migaud, présidente de la Coopérative. D’ajouter, ensuite il y a l’assurance dont le coût correspond à assurer un espace commun et plusieurs espaces privés, comme si c’était des logements complets. Or chacun d’entre nous n’a
qu’une chambre. Peut-on être considéré comme une famille de six personnes ?
La coop VIVE nous a amenés à innover en finançant ce nouveau modèle de l’habitation coopérative. La Caisse tient à contribuer avec les fédérations d’habitation à le reconnaître
afin que cette formule inspirante soit admissible aux programmes de financement de l’habitation communautaire, souligne Martin-Pierre Nombré, directeur du développement stratégique.
L’expérience de ces pionnier.e.s est regardée de près. La coop VIVE reçoit des invitations pour présenter son modèle auprès des municipalités et jusque dans le cadre de l’élaboration du plan d’action 2024-2029 du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.
En terminant, voici un reportage présenté en 2022 au Canal Savoir.